L'ANCIENNE ÉCONOMIE
L’ancienne économie correspond globalement au genre de capitalisme industriel consumériste qui existe depuis la fin du XIXe siècle, c’est un système centré sur les fabricants et constructeurs, lesquels créent et vendent des biens matériels aux consommateurs.
Pour élaborer leurs biens de consommation, les fabricants modernes se servent désormais des cornes d’abondance plutôt que des usines, mais l’organisation n’a pas changé sur le fond au cours des deux derniers siècles.
En raison de la grande inefficacité et des fortes inégalités caractérisant ce système économique, la pauvreté est un mal répandu. Les individus les plus pauvres affrontent régulièrement les affres de la faim, les problèmes de logement, le manque de soins médicaux et d’autres situations du même ordre.
Les membres ordinaires de ce type de société n’ont en principe aucun accès aux cornes d’abondance : ils acquièrent leurs biens par l’intermédiaire des entreprises, des gouvernements ou des individus fortunés qui les contrôlent.
Certaines sociétés de l’ancienne économie ont mis en place des systèmes où tout est planifié et où les entreprises (ou l’état) définissent les options qui seront proposées aux citoyens et déterminent quels biens ils doivent avoir.
D’autres prétendent fonctionner comme des marchés libres où les citoyens ont plus de choix, mais les résidents doivent tout de même payer pour des biens que les entreprises ou les gouvernements produisent quasiment gratuitement.
Aujourd’hui, presque personne ne choisit de vivre dans les sociétés de l’ancienne économie. Très peu de personnes viennent même visiter de telles sociétés. La très autoritaire République Jovienne détient la majorité des sociétés employant l’ancienne économie dans le système solaire.
Les quelques autres exemples qui demeurent sont des régimes totalitaires où l’élite fortunée maintient un contrôle absolu sur toutes les cornes d’abondance et où la possession de l’une d’entre elles à titre privé constitue un crime grave.
Comme les cornes d’abondance peuvent servir à créer d’autres cornes d’abondance, contrôler parfaitement leur emploi et leur potentielle diffusion exige une vigilance constante.
Les habitants des sociétés de l’ancienne économie ont tendance à regarder ceux des sociétés des économies transitoire et nouvelle avec envie, tandis que les résidents des habitats passés à ces systèmes économiques novateurs posent sur les habitats acquis à l’ancienne économie un regard empreint d’horreur et de pitié.
Depuis la Chute, presqu’un tiers des habitats basés sur l’ancienne économie ont évolué vers les systèmes d’économie transitoire et nouvelle.
Le changement s’est fait de diverses manières, et souvent en passant par de violentes révolutions.
La plupart des sociologues prédisent qu’à moins d’autres catastrophes, toutes les sociétés de l’ancienne économie, à l’exception des plus répressives, seront sans doute amenées à se transformer en sociétés d’économies transitoires au cours des vingt ou trente prochaines années.
Les sociétés de l’ancienne économie ont ceci d’unique que l’argent y est le seul moyen d’échange acceptable.
Les réseaux de réputation existent pourtant, mais ils n’ont rien d’officiel et ne sont qu’un moyen informel d’échanger des faveurs.
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