GENRES, SEXUALITÉ ET RELATIONS
Pour beaucoup de transhumains, le genre est devenu un concept social dépassé sans plus d’appui du côté de la biologie.
Après tout, il est difficile d’accorder du crédit aux rôles définis par le genre quand un ego peut aisément changer de sexe, de peau, et faire l’expérience de la vie d’étrangers grâce aux LX.
Même si la majorité de la transhumanité adhère toujours à l’idée que le genre est étroitement lié à la notion de sexe biologique, beaucoup d’autres changent d’identité sexuée dès qu’ils atteignent l’âge adulte, ou se livrent avec avidité à des changements de genre réguliers.
D’autres encore étudient et adoptent des identités sexuées non-traditionnelles comme les personnes optant pour le genre neutre (qui pensent que l’absence de sexe permet de mieux se concentrer sur ses objectifs) ou les genres mixtes (ne conservant que le meilleur des deux genres).
Dans l’ensemble des cultures et habitats bioconservateurs, les rôles sexués traditionnels persistent.
La sexualité a aussi repoussé ses limites et tabous.
Avec les bio-modes basiques fournissant contraception et protection contre les MST, le sexe sans attaches ni responsabilité est la norme.
Beaucoup se lancent dans des carrières de compagnons et escortes de luxe.
En réalité, l’expérimentation sexuelle est entrée dans les moeurs grâce aux nouvelles technologies. La réalité virtuelle permet des rapports sexuels sans véritable contact physique avec son (ou ses) partenaire(s), et offre la possibilité de donner corps et vie à ses fantasmes.
Pour ceux qui préfèrent le contact de la peau, le vrai contact physique, les cosses de plaisir IA sont là pour satisfaire tous les besoins et constituent une forme légale de prostitution dans de nombreux habitats.
La possibilité de passer d’un sexe à l’autre se prête également à de nouvelles expériences, que ce soit par l’intermédiaire de bio-modes ou de nouvelles enveloppes.
Même les IAG, qui se socialisent au même titre que les humains, manifestent des désirs et expriment leur sexualité.
L’allongement de l’espérance de vie et le déclin des religions ont eu un impact considérable sur les institutions sociales comme le mariage.
Considérant les changements possibles sur les plans biologiques et cognitifs au cours d’une vie transhumaine, les relations du type « jusqu’à ce que la mort nous sépare » ne sont plus vues comme réalistes. L’idée de définir les relations durables comme des contrats sociaux s’est considérablement développée.
Mais si tout ceci a débouché sur de nombreux mariages politiques ou d’ordre commercial, la plupart des gens continuent de voir le mariage comme la concrétisation d’un attachement émotionnel et d’une relation de confiance – un lien qui transcende le corps puisque les partenaires sont libres de changer de morphe à tout moment.
CULTURE ET SOCIÉTÉ