Surcharge d'informations | Spimes | Vie privée

La Toile contient des quantités exceptionnelles d’informations personnelles et publiques que les utilisateurs se partagent, une médiathèque numérique commune d’actualités,
de divertissements, de discours, de connaissances, de données environnementales, culturelles et d’affaires. 

Les transhumains profitent de la Toile comme d’un outil d’échange, de communication et de collaboration avec les autres utilisateurs, qu’ils soient à proximité ou très éloignés. La Toile, en tant que telle, est une source d’information complète et toujours à jour qui
fait autorité sur toutes les questions relatives aux activités et aux connaissances de la transhumanité.

Bien entendu, tout le contenu en ligne n’est pas accessible gratuitement, sauf peut-être dans les zones autonomistes. 

Il existe beaucoup de données brevetées, n’apparaissant pas sur le réseau, que l’on garde sur des espaces de stockage sécurisés ou que l’on tient à l’écart dans des réseaux privés. 
Certaines d’entre elles sont à vendre, et intègrent de solides protections numériques — logiciels, médias, schémas de nanofabrication, logiciels de compétences, etc. 

Mais il existe un mouvement open source en plein essor qui offre des alternatives open source gratuites pour la plupart de ces données brevetées, ainsi que de nombreux groupes de pirates numériques qui, en dépit de la pression exercée par certaines autorités, proposent des versions crackées du matériel breveté. 

D’autres lots de données sont simplement conservées à l’abri des intérêts compétitifs (comme les projets de recherches hypercorps) ou concernent des affaires absolument privées, comme les sauvegardes d’ego.



Outre les données accumulées sur les affaires transhumaines, la Toile est également truffée d’informations issues d’un nombre incalculable d’appareils wifi équipés de capteurs, lesquels mettent constamment à jour leur localisation, leurs enregistrements et
leurs autres données.
 
Familièrement appelés les « spimes », ces objets, conscients de leur localisation et de leur environnement, auto-documentés et capables de s’auto-connecter, émettent leurs
données à quiconque tend l’oreille.
 
Les capteurs visuels, sonores et autres étant ridiculement petits et bon marché, ils sont intégrés à presque tous les objets et produits que l’on peut porter, s’appliquer, utiliser ou internaliser. 

La plupart des utilisateurs peuvent ainsi recueillir les données environnementales et les enregistrements des capteurs de n’importe quel endroit (en passant par la Toile et en récupérant les flux émis par les spimes mobiles comme sédentaires), tant qu’il se trouve dans une zone publique — les zones privées bloquent généralement ces signaux ou les soumettent à une IA locale qui filtre les données.



Les spimes sont faciles à repérer, mais ils contribuent également à créer un environnement où la surveillance est universalisée.

Entre les spimes, les micro-capteurs, les systèmes de sécurité omniprésents
et les fonctions d’enregistrement des implants réseau, utilisés par la plupart des gens, tout est enregistré. 

Si l’on ajoute la possibilité de pister via la Toile, les outils de reconnaissance faciale, les réseaux sociaux/de réputation et les autres logiciels d’exploration de données, il apparaît très vite que la vie privée et l’intimité sont des concepts dépassés. 
Une personne cherchant à masquer son identité ou à couvrir ses faits et gestes doit donc prendre des mesures spéciales.
 
Par ailleurs, certains morphes prêts-à-l’emploi construits à la chaîne avec une apparence commune (notamment les synthomorphes et les cosses) permettent à leurs utilisateurs de se fondre dans la masse.

Si cela peut donner l’impression cauchemardesque et orwellienne d’être constamment surveillé, l’abondance des technologies d’enregistrement fonctionne en réalité comme une « sousveillance » (surveillance inversée) et tient un rôle important au service de la transparence et du contrôle des abus de pouvoir. 

Les régimes autoritaires se montrent donc très prudents puisqu’eux aussi sont universellement surveillés, malgré leurs tentatives pour contrôler les flux d’information. Beaucoup de gens participent volontiers à ce « panoptique participatif »

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