INFOMORPHES TRANSHUMAINS
Pour des milliers d’infugiés, prendre une forme numérique est le seul choix possible. Certains sont prisonniers de zones d’attente virtuelles isolées de la Toile ou sur des blocs de mémoire inactive, retenus enfermés par des habitats qui n’avaient pas suffisamment de ressources pour traiter leur situation.
D’autres sont coincés dans des simulespaces, tuant le temps comme bon leur semble en attendant que se présente une opportunité de se ré-envelopper. Un bon nombre est toutefois libre de parcourir la Toile.
Ils interagissent avec les transhumains possédant une enveloppe physique, s’informent de l’actualité et, parfois même, forment des blocs politiques activistes qui militent pour les droits et les intérêts des infomorphes.
D’autres encore se trouvent une carrière virtuelle, ou se voient contraints d’en entreprendre une, trimant dans les ateliers de misère numériques des hypercorps ou des syndicats du crime.
Quelques-uns enfin se trouvent des compagnons, prêts à les transporter avec eux au sein d’un module ghost. La hantise fait de ces infomorphes une partie intégrante de la vie de leurs compagnons, pour lesquels ils deviennent un genre de seconde muse.
Certains transhumains choisissent volontairement de vivre en infomorphes ; par hédonisme (simulespace personnalisé et jeux RV jusqu’à la fin des temps), par refus d’affronter la réalité (la perte d’un être cher conduit souvent à renoncer au monde physique et à ses inquiétudes pour un temps), par esprit de liberté (pour aller partout où la Toile les emmène — certains ont même émis des copies d’eux-mêmes vers des systèmes solaires lointains, espérant qu’il y aurait quelqu’un ou quelque chose pour capter leur signal à l’arrivée), par goût de l’expérimentation (clonage neural, fusionnement, phase test des simulations et d’autres choses plus étranges encore), ou simplement pour s’assurer l’immortalité.
IA et Infolifes
LA TOILE