Les îles du net

Dans l’univers d’Eclipse Phase, une information peut très vite être dépassée et perdre sa valeur, et l’accessibilité des nouvelles informations dépend de votre position. 

Il est facile de se tenir informé de l’actualité de son habitat local, de sa
ville ou de son corps planétaire, mais se tenir au courant de l’actualité distante et suivre des évènements extérieurs est une tâche complexe, l’accès aux informations et le délai de réception dépendant de la vitesse de la lumière. 

Depuis une station de la Ceinture de Kuiper située à 50 UA des planètes telluriques intérieures, au bord du système solaire, si vous attendez un message de Mars, le signal portant le message sera vieux de près de sept heures lorsqu’il vous parviendra.

Bien entendu, il ne vous arrivera aussi vite que si vous utilisez un téléporteur quantique, uniquement limité par la vitesse de la lumière (sans compter qu’ils sont rares et donc très chers dans la plupart des habitats).

Si vous n’en avez pas, le signal prendra plus de temps encore à vous atteindre et sera sujet aux bruits et aux interférences, lesquels en détérioreront la qualité et entraîneront une possible perte de données (surtout sur les très grandes distances). 

Lorsque vous cherchez à communiquer avec un autre habitat, vous devez tenir compte des décalages induits par la vitesse de la lumière : ils correspondent au temps que mettent à vous parvenir les transmissions même les plus rapides.

Ce décalage fonctionne dans les deux sens, ce qui signifie que lorsque vous conversez avec un être situé à 5 secondes-lumières de vous, il vous faut attendre au moins 10 secondes pour obtenir une réponse. 

Pour cette raison, on utilise presque toujours les communications RA et RV au niveau local, et les messageries standards pour les autres communications. Pour les discussions et échanges approfondis, il est souvent plus simple d’envoyer un fork, un clone neural de votre ego, (p. 273) pour qu’il tienne la conversation à votre place et revienne ensuite à vous.

Les communicateurs à intrication quantique (p. 314), ou communicateurs IQ, sont une solution possible à ce décalage induit par la vitesse de la lumière, mais il s’agit de systèmes encombrants et onéreux. Ils sont prévus pour établir des communications PRL avec un communicateur intriqué, mais chaque transmission consomme une précieuse quantité de bits IQ, et cette ressource n’est pas illimitée.

Les transmissions effectuées entre habitats se font presque toujours via les gros relais de données des stations et sont redistribuées ensuite à travers la Toile locale. Ce goulot d’étranglement est souvent utilisé par les habitats autoritaires pour surveiller et contrôler les transmissions, voire même pour filtrer et censurer certains contenus publics non cryptés.

Certains messages ayant la priorité sur d’autres, des délais supplémentaires peuvent survenir.
 
Parfois, les méthodes de transmissions utilisées entre habitats peuvent aussi avoir leur importance. 

Les émissions radio et neutrino peuvent être interceptées par n’importe qui, tandis que les liaisons laser ou micro-ondes sont spécifiquement utilisées comme moyen de transmission point à point, réduisant ainsi le risque d’interception et d’écoute. 

Le recours à la téléportation quantique via des systèmes à neutrinos est toutefois parfaitement sécurisé et correspond au système de liaison inter-habitats le plus couramment utilisé.

> Darkcasts


LA TOILE